par Domi27 » 16 Fév 2017, 17:24
La suite de l'article complet, parce que c'est là où est justifié l'appel à un dresseur...
« Un chien mordeur », selon la défense
Présent à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Omer ce mardi après-midi, Pascal Lecourt, âgé de 53 ans, n’en démord pas : il était bien dans son rôle de dresseur ce 9 avril quand il a effectué la prise sur l’animal. Il le répète, à la demande du président du tribunal. « Oui, je maintiens, j’étais bien dans mon rôle de dresseur ». C’est pourquoi il a refusé de plaider coupable en novembre quand il se trouvait dans le bureau du procureur de la République. « Mon client conteste toute maltraitance volontaire. Il s’agit d’un acte de dressage rendu nécessaire par le caractère agressif du chien et exécuté par mon client à la demande du propriétaire du berger allemand », défend maître Fabienne Roy-Nansion, l’avocate de Pascal Lecourt. Selon l’ex-responsable du club canin, Lemon était un chien mordeur, son propriétaire lui ayant demandé de faire quelque chose pour le sauver. « Ce chien a déjà voulu mordre, il m’a dit que si je n’intervenais pas, il l’euthanasierait. D’ailleurs, depuis, il l’a vendu son chien », explique le dresseur au tribunal.
« Ce chien a déjà voulu mordre, il m’a dit que si je n’intervenais pas, il l’euthanasierait. »
L’ancien propriétaire de Lemon, un éleveur des Flandres, est aussi présent dans la salle d’audience. « En tant qu’éleveur, je ne pouvais pas le garder, ç’aurait été une perte économique certaine. Je lui ai trouvé une famille où elle garde un terrain. Elle souffre d’une dysplasie de la hanche et n’est plus bonne pour la reproduction », confie Kevin Sokowski, l’ex-propriétaire. « En ce qui concerne l’agressivité du chien, il n’y a rien au dossier qui le prouve », assure maître Benjamin Gourvez, son avocat. Et de s’enquérir : « La question est de savoir si Monsieur Lecourt, au prétexte qu’il est professionnel, a le droit de maltraiter un animal ? La réponse est non. »
« Un acte de maltraitance » pour les parties civiles
Pour le tribunal, la question est de savoir si cet acte est habituel en matière de dressage ou s’il relève de la maltraitance. D’où la décision de nommer un expert qui pourra faire la lumière sur cette affaire. L’avocat des autres parties civiles, à savoir la Société nationale pour la défense des animaux (SNDA) et l’Association Stéphane Lamart, s’en est remis à la bienveillance du tribunal tout en condamnant fermement l’acte. « Je pense que le rapport de l’expert sera très ferme. Aucun dressage n’indique qu’il faille maltraiter un animal, l’acte de Monsieur Lecourt est inacceptable », a déclaré maître Patrice Grillon. Pour sa part, la défense s’est dite satisfaite de la nomination d’un expert. « Il s’agit d’un sujet très subjectif, souligne maître Fabienne Roy-Nansion. Quand on voit la vidéo, le geste peut surprendre, mais il faut savoir prendre du recul ». L’audience a été renvoyée au 13 juin.
Une sélection n'étant basée que sur le côté physique d'un standard n'aboutirait qu'à terme à la mort d'une race.
Louis Huyghebaert